Historique – De la CAR à la CAMIR

Les problèmes rencontrés par les réfugiés n’en ont pas été résolus pour autant. Tout comme ils existaient bien avant ce qui est devenu l’affaire dite des 523, ils continuent de s’accumuler depuis que cette affaire a connu son heureux épilogue. De même, les divers mouvements qui se sont constitués pour la défense des requérants d’asile ont été actifs aussi bien avant les 523 qu’après. L’UDC n’a eu de cesse d’effrayer la population en faisant des réfugiés les boucs émissaires de sa politique xénophobe, et continue de poursuivre ses campagnes nauséeuses. Et ça marche : la Confédération applique sa politique de l’asile avec des lois de plus en plus drastiques et coercitives à l’égard des migrants, de concert avec un nombre grandissant d’Etats de l’Union européenne livrés à des replis nationalistes dictés par des populismes racistes qui montent en puissance. Actuellement, la Suisse est particulièrement zélée pour appliquer le règlement de Dublin III, au point d’être le pays européen qui procède au plus grand nombre de renvois, vers l’Italie en particulier. Les drames qui en résultent, les souffrances que cela engendre chez les réfugiés expulsés, soulèvent l’indignation.

A partir de mai 2008, et pendant plusieurs mois, la CAR réunit de moins en moins de participants qui, cependant, continuent de tenir séances. Mme Danielle Mamin en prend le leadership, succédant à M. Jean-Pierre Briot qui, lui, a été le leader de la CAR durant tout le combat mené en faveur des 523.

Avec une ou plusieurs bénévoles, Danielle Mamin continue d’accueillir, à la permanence du lundi soir, les requérant-e-s qui ont besoin d’aide parce qu’ils-elles rencontrent des problèmes dans leur demande d’asile. Ces personnes viennent d’Erythrée, fuyant une dictature impitoyable, d’Ethiopie, d’Afrique de l’Ouest dont la grande majorité a pris les routes improbables les faisant passer par la Libye et la traversée de la Méditerranée d’une part, d’autre part l’arrivée de Syriens, d’Afghans fuyant l’horreur de la guerre, passant par la Turquie pour traverser la mer Egée et prendre la route des Balkans, sans compter la venue d’Ukrainiens et d’autres ressortissants de pays plus à l’Est fuyant des régimes dictatoriaux. Ces personnes fragilisées, au statut précaire, parfois brisées, désespérées et sans avenir, viennent chercher de l’aide auprès de l’association.
Avec cet afflux de migrants, la CAR devient la CAMIR, Coordination Asile-Migration Riviera.